Moroni et la décentralisation

Le grand architecte est mort son projet avec. Aucun de ses successeurs n’a daigné ouvrir la voie par devant à cette aventure de la bonne cause. Sur ce chapitre, l’architecte fut un avant-coureur dont l’œuvre aurait marquée une belle page de notre histoire. Hélas ! Son ego ne pouvait l’accepter.     Trop d’égocentrisme dans sa génération comme il y en a trop d’égocentristes aujourd’hui. Au moment où j’écris ces lignes. Je pense à celui dont les chronos indiquèrent les mille coups de minuit. Le feu président Mohamed Taki Abdoulkarim.

Avec son projet sur la décentralisation, il eut voulu jouer à l’adhésion et non pas à l’égotisme. Pour lui, il ne put y avoir de décollage possible tant que les intelligences ne soient pas au rendez-vous. Selon lui, la décentralisation fait appel à la clairvoyance des intelligences convaincues pour sa mise en œuvre.

Que doit-on faire ? Lorsque la politique devint une sottise, le projet ne put être défendu ni soutenu. Monsieur le politique, défiez-vous de votre jugement car vous ne pouvez pas continuer à défier le temps. Monsieur, méfiez-vous de vouloir défigurer la vérité ; le peuple n’accepte plus les racontars. Monsieur, le projet demande encore une fois une volonté politique pour axe et du progrès technique pour objectif. Monsieur, à défaut de ne rien comprendre, vous feriez mieux de réfléchir sur ce à quoi cela veut dire. Ce projet de décentralisation est orphelin depuis la mort son concepteur le président Mohamed Taki Abdoulkarim . Il mourut sans pouvoir mettre en place cette haute perfection de la société à Moroni avant.

Il fut le premier, le dernier à avoir la peau de lion. Qu’il fut conservateur, peut être, mais jamais il eut la peau de renard. Comme on en voit à la queue leu leu aujourd’hui. Il aimait son pays en lui-même. Il voulut en faire un autre en lui-même. La décentralisation eut été pour lui le moyen de moderniser le pays en transformant concrètement les mentalités afin de les rendre plus attractives. De par sa formation, il eut compris avant les autres que le progrès emploie l’ensemble des ressources humaines dans l’intérêt commun. Il eut des objectifs pour lui, pour son pays. Ces objectifs eurent un dénominateur commun. Réussir. Il eut voulu planter le point de repère à Moroni, mais cela fut jalonné d’obstacles jusqu’à son ombre en deuil.

Aujourd’hui le politique a peur. Il a peur de lui-même parce qu’il a peur de son ombre. Il a peur des mots et des adjectifs. Le possible lui fait peur. L’impossible l’amuse à des riens. Il ne sait toujours pas que tout est possible. « La décentralisation est une inspiration de l’espoir dans le désespoir ». Le temps est donc venu de sortir du désordre qui arrange pour rentrer dans l’ordre qui dérange parce qu’il facilite la vie des gens. La concentration de la population à Moroni qui n’est que le désert dans la foule enlève toute espérance. C’est l’échec socio-politique qui parle sans arrêt. La mise en place de la commune à Moroni, repère non caricatural, aurait été un élément décentralisateur à condition qu’il eût des préalables juridico-techniques permettant de s’administrer sous le contrôle de l’Etat.

Aujourd’hui, les positions sont nombreuses et douloureuses. Peur y parvenir, il faut en avoir les fibres morales puisque le vide consensuel du politique est criant. Si Molière fut ressuscité, il prendrait plaisir avec sa troupe à jouer les précieuses ridicules au palais du peuple et tartuffe à Beit-Salam.     Ce pouvoir juste parce que coupable ne peut entreprendre une si belle cause. Or, en saisissant ce projet, il aurait à son actif une autre image pour ce nouveau millénaire.

Saisir cette occasion pour vous faire pardonner, grandirait votre passage à la tête de l’Etat à qui, jusqu’à ce jour plus bâtard que jamais. Puis-je me tromper ? Il affiche exagérément à la vue de la misère, de la souffrance morale et physique une espèce de fierté à être heureux. Et cela illustre bien ce qu’il croit savoir sans qu’il se donne la peine de comprendre. Il est temps de s’en rendre compte et d’en rendre compte. La décentralisation est le refus de la désertification des régions qui permet le bien être dans tous les aspects de la vie des gens.

 

 

LAISSI BEN ALI

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