La prison : un cimetière à pattes d’araignée

Nous assistons à ce fléau ridicule depuis les années noires si ce n’est depuis MR Henry Pa béguin. Sans prendre de risque, je laisse à Mr Damir Ben Ali anthropologue, historien de son état d’en donner des précisions quand à la date de sa construction .Pour y loger, il faut avoir  l’esprit tant soit peu dérangé. La prison n’est pas une animalerie anthropomorphe. Certes, c’est un lieu  mortifié, de privation et de souffrance mais qui pourrait être supportable à l’homme.

Il convient, de dire que la prison n’est pas un cimetière à pattes d’araignée. A l’orée du 21 siècle, elle ne peut demeurer un piège à insectes. Le monde change et nous piétinons toujours sur place. Le pays est morose, empreint d’une sombre  tristesse à cause de ses maux sans remède. Comment peut on continuer de jouer à la naïveté et à l’indifférence qui ne peuvent que nous enfoncer dans le rejet de l’autre.

Il faut savoir. Il faut que la voix  de l’autorité se lève pour que l’on sache les raisons de la mort du jeune homme dans la fameuse maison d’arrêt. A dix huit ans, c’est l’âge ou le sang refuse  toute blessure de toute nature. C’est l’âge ou le sang se donne tous les droits et s’approprie toutes les luttes pour se créer. Le pouvoir ne vit pas dans une fiction légale qui consiste à s’adapter dans des principes irréversibles du quotidien sans chercher à connaître  celui-ci parce que les réalités des enjeux et des jeux politiques sont tenaces.

Dans toute société digne de ce nom, l’espace carcéral est doté de l’essentiel qui n’entrave pas, qui ne gêne pas humainement l’incarcéré. Celui-ci doit avoir la liberté d’action pour sa santé, sa liberté de pensée  pour répondre ses facultés et se remettre en question. Tous les pays civilisés ont mis fin à l’envase clos des condamnés incarcérés. Toutes les mesures sont prises pour les aider à ne pas sombrer dans la léthargie.

Il faut que des efforts soient entrepris dans ce cas précis par le pouvoir pour que ne s’installent des déchirures irréversibles. Le ministre de l’intérieur, de la justice et celui de la santé doivent en solo assumer le rôle de rapprochement et d’union des cœurs pour mener à bien le processus de réhabilitation de la maison d’arrêt. Le prisonnier  est en décomposition dans son esprit et dans son corps. Tout est nuage en lui. Pour lui, tout va s’arranger mais plutôt en mal. Il y a trop de désespoir .Alors si le désespoir est au bout, et que l’espoir arrive au bout de l’indifférence que peut-on attendre ?

L’autorité publique ne peut se déroger à ses responsabilités en ayant les mains derrière le dos. On ne se retrouve ou se trouve derrière les barreaux avec les blessures cicatrisées. Ce sont des gens dont les blessures profondes sont inscrites sur leur visage. Avant que le chagrin ne se refugie dans le crime, il faut très vite une maison d’arrêt à la hauteur de nos idéaux. Ce n’est pas parce que, quelqu’un est en prison, qu’il soit réduit à champignon qui se développe en décomposition.

La reforme de la justice doit inclure le volet de la maison d’arrêt car cette maison ne ressemble à rien. Elle est indigne d’un pays qui revendique son identité dans le giron de la fidélité musulmane. Cette identification n’est pas facile à porter sur ses épaules puisque la grandeur et la valeur de l’islam ne tolère aucune intolérance. Notre prison est une taule à animaux réservés aux abattoirs. L’Etat doit se discipliner pour se remettre en ordre de mérite. Dans tous les pays démocratiques, la prison est une des nécessités tristes qui vous renvoie dans une nostalgie contre soi. Mais, il faut répondre à des impératifs inventifs et préventifs.

D’abord inventif parce qu’il faut bâtir une maison d’arrêt à ciel humain et à dimension humaine. Il ne faut que ce soit l’humeur qui gouverne mais le cœur. La prison doit avoir l’essentiel nécessaire à la vie humaine pour satisfaire les besoins les plus élémentaires. Concrètement, pouvoir dormir et se réveiller sans douleur ni odeur. Autrement à quoi sert de gouverner si c’est pour savoir un peu plus que les morts : Alors bonjour le néant.

 

Laissi BEN ALI

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