Ah ! Qu’elle soit loin la magie du Ramadan

Avant de livrer ma réflexion, je félicite le peuple Comorien à qui, avec beaucoup de dignité, a pu surmonter sans flottement l’épreuve du mois sacré difficilement vécu. Tout à son honneur. L’île de Ngazidja est généreuse, et ne connait pas d’ingrat du moment qu’elle est en mesure de faire du bien. Mais l’urgence s’impose de déterminer le changement de sa situation difficile, pénible voire dangereuse. Tous les ingrédients sont là pour déclencher une réaction en chaîne qui pourrait satisfaire un ennemi de plus. A regret, je constate que la température est critique.


Trop longtemps, l’île de Ngazidja applique la différence tolérée pendant que l’autre progresse dans un patriotisme agressif de soi. Cette exclusivité, lui donne le droit de se croire plus fin, plus intelligent au point de n’avoir assez d’étoffe pour changer de comportement. Or, si cette situation reste inchangée, cela peut coûter des regrets à tout le monde. Abstenez-vous de dire que l’on ne peut rien y faire. Tout est une affaire de courage pour réussir le possible.


Ce mois de ramadan fut difficilement vécu malgré les déclarations des bonnes intentions. Les discours rassurants ont eu un jugement sévère car les gestes corporels furent beaucoup plus parlant que les mots. Je ne veux pas parler de démagogie mais je constate que le comportement politique est devenu une trahison étant entendu qu’il n’adhère pas aux inquiétudes de celui qui souffre. A mon avis, toute la démarche du politique se résume à l’adhésion de la bonne soupe ; à celui dont le profit est accablant parce que volumique.


Le discours politique sur le flux et le reflux de la vie chère pendant le mois de ramadan a été pour le peuple un jeu d’échec avec bon cœur. Si le gouvernement ne voulait pas paraître insensible, il peut aussi n’avoir à se montrer mandarin. Celui-ci doit comprendre que les nerfs des batailles pour le commerce à Moroni ne sont pas ce qu’ils étaient. Aujourd’hui, l’inacceptable est dans la douleur parce que personne n’ose le dénoncer. De plus en plus , l’île de Ngazidja n’a aucune marge socio-économique pour s’architecturer. Ainsi se pose le problème de coexistence. A cette allure louche, nous risquons une scission dans un mouvement où chacun constituerait son groupe pour faire face à cette sauvagerie du chacun pour soi. Pensez-y aux conséquences d’une telle évolution.


A Ngazidja, le bouchon est trop pressé, et cela peut provoquer encore une fois un déchaînement dont tout le monde hurlerait. Personne n’envisage d’en arriver à ce summum insupportable. J’avais cru que l’initiative (qui fut la bonne) du ministre de l’intérieur pour moduler les prix durant la période du jeûne ne serait pas un ballon gonflé ! Le geste fut salutaire du moment qu’il jeta la base de la raison du raisonnement à distinguer le vrai d’avec le faux. Mais encore une fois, elle aurait son sens véritable s’il attaqua le termite qui rôde au détriment du commerce authentifié.


L’heure est venue d’avoir l’esprit, du courage pour expliquer, faire comprendre à ce commerçant de l’ombre ce qu’il sait déjà en usant le langage le plus simple qu’il convient. Ngazidja est une île commerçante où tout le monde veut parce qu’il s’aime à lui tout seul. Le gouvernement doit s’en occuper de la stabilité du commerce intérieur notamment à Moroni où l’instabilité de l’économie se contre balance pour briser les espérances équilibrantes de l’activité économique de Ngazidja.


Il y a une différence essentielle entretenir un commerce et faire du commerce. Il y a le commerce légal qui rassure la confiance, la tranquillité dans un espace juridiquement établit. Ensuite, il y a le voyageur de commerce qui nous assujettit à ses ruses dédaignant les règles du droit commercial. Je ne doute que certaines mémoires se feront le plaisir de jouer les loups garous au lieu de se montrer un peu plus audacieux. Mais, peu importe ce que diront les savants qui ne peuvent rien à part une propagande à effet contraire.

 

 

 

Laissi BEN ALI

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