Les Comores ou la mythologie grecque

Depuis l’avènement de l’indépendance où la tâche fut largement une improvisation sur autrui, le pays vit sous la bannière d’une république Œdipienne. Celui-ci (le pays) fut abandonné à sa naissance par le « tout est bien, tout va bien, tout va le mieux qu’il soit possible » Parce que c’est moi. Même dans sa laideur, cela donne un teint de beauté. En voilà comment se distinguer par monts et merveilles. Quelle tristesse !

Un pouvoir qui s’accommode au goût  de plaire en prêchant à tout propos et de croire que vis-à-vis de lui tout s’abaisse, qu’il révise très vite son jugement car le passé est vivant dans le présent et que la liberté de la presse est un avant-goût des plaisirs à venir.

Etant  moi-même  journaliste et fondateur du journal Alwatwan . Je tiens à dire que la liberté n’est pas une poupée à l’enfant mais un fruit que tout le monde mange et savoure selon son goût. N’en déplaise  à celui qui ne veut rien comprendre. Aujourd’hui la presse n’est qu’un tissu d’horreurs de la premières ligne à la dernière. S’agissant de chez nous  corruptions, prostitutions, crimes, vols bref une ivresse d’atrocité d’une espace religieuse sans foi.

Le journal Alwatwan n’est pas une marchandise du gouvernement. C’est un quotidien de la nation dont son premier rôle, sa première mission est de savoir informer ou périr .Je dis bien périr car il convient de comprendre que la bataille des idées n’a rien a voir avec l’exclusif narcissique d’un système politique quel qu’il soit.

Cette république Œdipienne qui crève les yeux parce que toujours en guerre contre la vérité ne peut finir en exil mais en mourir. Cet amour morbide de soi parce que légitimé par la ruse artificieuse, fut une terrible vérité à courte vue. Alwatwan n’est pas un bulletin du pouvoir mais un journal d’informations.

Dans notre république Œdipienne, l’effondrement du savoir, et en particulier chez nos gouvernants qui devraient l’incarner ont fini par construire des rapports dominants dominés sans rapport avec la réalité. En voilà comment le pays est entouré de médiocrités. Alwatwan est un outil d’émancipation et non une confrérie pour un pouvoir. Celui-ci oublie ou feint d’oublier que la presse est le cœur des solutions de toutes les inégalités. Alwatwan a fait le constat d’une faillite. Il a tout dit sauf  faux.

C’est une chance pour le pouvoir. Il  ne peut pas se boucher la vue .Il ne peut pas s’empêcher de voir. Il ne peut refuser d’écouter. Un pouvoir qui croit avoir de chance, réfléchit un peu à sa chance pour peser sur son peu de chance. Quand il sait ce qu’il faut, il sait aussi ce qu’il faut faire .Le politique sait tout et ignore ce qu’il faut faire parce qu’il a tout fait dans son imagination. C’est en cela le riche trésor des déshonneurs de tous les pouvoirs successifs.

Si aujourd’hui, le système veut se passer de mode qu’il enlève son chapeau démodé. Et tant pis pour les têtes démoniaques qui refusent leur place à demi-tarif ; la nature est ainsi faite, ils ne seront jamais à plein tarif ni au plein tarif.

Beaucoup se croisent en demi-tour pour jouer le tantôt à droite , demi-tour à gauche , finissent dans des demi-tours afin de revenir sur leurs pas en demi-teinte .Alwatwan n’est pas bulletin d’entreprise ni une revue associative de propagande. C’est un tamponnier servant à rendre au peuple les règles de la vérité ne vous en déplaise.

Le journalisme ce n’est pas un jeu des tam-tams mais un dépliant dans le sens d’ouvrir, d’exposer, d’étaler et d’intéresser l’opinion sur ce qui se passe. Le journaliste est un dépollueur qui combat toute pollution, toute corruption au sens large du terme. N’en déplaise  le système polluant. Les dépositaires de la corruption doivent déposer la clé de la serrure car l’heure ne cesse de sonner. A celui qui croit encore à son regard de bien être se détournera du miroir demain. Le peuple a compris que la misère se creuse entre celui qui en a et celui qui continue à diriger la richesse de la pauvreté.  

Il faut que vous sachiez que la presse est l’une des meilleures expressions de la démocratie. « C’est la condition du développement, de l’action aux convictions ». Mais où sont les voix  vivantes qui doivent et peuvent réagir ? Comment peut-on comprendre que le pays manque d’écho ? Le moment est venu de sortir de la nostalgie cachée, de la mouvance source de dépendance affirmant une excitation malsaine.

 

 

LAISSI BEN ALI

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