La tournante est tourbillonnante

 

 

« Un sot trouve toujours un plus sot qui l’admire »

La raison pour laquelle les sots réunissent, c’est que ne sachant pas et ne voyant pas quand ils sont impétueux, ils ne s’arrêtent jamais. Le peuple Comorien n’est pas un peuple sot. Il ne s’enseigne pas. Il ne peut avoir comme maître un sot. La tournante tourbillonnante est une constitution préfabriquée qui nous renvoie à l’imaginaire inculture. Il y a lieu de le dire tout haut ; le peuple  ne peut être comparé à un tourne-pierre et les îles à des tourne-disques.

Notre  pays parle sans arrêt mais ne dit rien. Il écoute tout le monde mais n’entend personne. Il ne se sent pas responsable parce qu’on lui demande chaque jour en un tour de main son identité. La tournante, cette tourbillonnante qu’est un assemblage artificiel, ne peut en aucun cas sortir le pays du bois. Dans cette situation sans issue dans laquelle se retrouve le pays, ne peut et ne doit se prolonger après l’exercice Mohelien. Car cela risque de brûler non seulement les branches mais l’arbre lui même.

L’arbre est encore plus jeune pour supporter une fois de plus une constitution à rendez-vous manqué, et qui échoue par intention consciente dans l’inconscience. Autant nous étions d’accord pour ce troisième tour Mohelien, autant nous devons mettre fin après l’heure Mohelienne à cette constitution dont sa vocation première est un refoulement des intérêts commun. C’est un feu de tout bois qui n’honore pas le pays.

Le pays a suffisamment gâché du temps sur des questions égoïstes, chauvines et sectaires au lieu de mobiliser l’intelligence pour passer à l’offensif à l’heure ou le pays l’exige. J’ose espérer que ce troisième tour permettrait un bilan moral qui nettoya les clans, les partisans bornés et exclusifs, l’intolérance des esprits sectaires, les  mensonges éhontés, les incroyables affabulations ainsi que les sentiments égoïstes exclusivement basés sur des intérêts particuliers et personnels. Bref des groupuscules épris des complexes imaginaires à fréquence.

La tournante qui n’est qu’un tourne boulé, je ne crois pas que le peuple comorien a besoin de recommencer ce spectacle odieux qui nous a amené tout droit dans le « tout est vrai sans que rien ne soit  exact ».

Cette constitution tournante « tourne-à-gauche » qui n’a ni œil pour voir ni oreille pour entendre ne résout rien par conséquent, elle aura une âme que dans une poubelle. Elle dut disparaître à jamais pour laisser la place à l’écriture de la constitution de 1978. Car celle-ci construit la démocratie mais ne la détruit pas. C’est mon point de vue, lequel j’en assume verticalement .Certes, rien n’est parfait dans la nature des choses, mais nous y sommes dans l’impardonnable, l’inacceptable bref dans l’impéritie.

Le pays est mis en déroute par un système politique qui fait semblant de s’y intéresser à l’essentiel parce qu’il s’y intéresse à tout pour ne rien croire qu’au verbe c’est-à-dire  au ton de voix. Trop des courtisans et des flatteurs qui convergent vers les pouvoirs pour quémander dans un ordre de mendicité les aumônes d’un état en souffrance.

La tournante, une foire où se hisse ce mât de cocagne ou le malin, le rusé, l’aigle rapace puisse s’en servir sous les yeux des spectateurs les plus médusés. Ce système politique fut une aventure ou le cacique se satisfasse dans un décor « m’as-tu-vu ». Cette masturbation politique qui caricature à outrance la pensée. La réflexion et le civisme du citoyen s’accuse et accuse sans savoir comment et pourquoi.

Ainsi, cette constitution nuisible a délibérément mise en cause la réalité comorienne .Notre pays  fut ridiculement habillé en clown des années 1666. C’est une énorme clownerie qu’il faut faire disparaître. Nous ne sommes pas des clowns. Et notre pays n’est pas clownesque. Dans tous les cas, je refuse sans être seul, cette situation invivable non pas par orgueil mais par réalisme, pragmatisme, patriotisme et civisme. Il est vrai que la démocratie à ses ramifications machiavéliques mais elle a aussi, et heureusement ses principes qui s’inspirent à la souveraineté du peuple.

 

Laissi BEN ALI

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