Après plusieurs mois de blocage, les autorités de l’Union et de l’île ont procédé enfin ce lundi à la pose de la première pierre de l’Hôtel de Ville de la capitale. Les travaux seront exécutés par l’entreprise Kiabi construction pour un montant de 70 millions fc, sur fonds propre du gouvernorat dans un délai de 8 mois.
C’est enfin sur la place de l’ancien commissariat central de police en face du conseil de l’île de Ngazidja que sera édifié sur une durée de 8 mois, l’Hôtel de Ville de la capitale de l’Union des Comores. Une surface de plusieurs dizaine de m2 qui a longtemps nourri une bataille juridique entre le ministère des affaires étrangères propriétaire désigné de ce terrain et les autorités communales ainsi que des figures emblématiques de Moroni. Il a fallu un travail de lobbying savamment conduit par des personnalités de la capitale et l’implication personnelle du gouverneur de Ngazidja pour que le ministère des relations extérieures cède la place à la mairie.
A entendre le gouverneur Mouigni Baraka Said Soilihi l’actuel ministre des relations extérieures aurait joué un rôle déterminant pour le déblocage de la situation. Sa présence dans la cérémonie organisée au foyer des femmes de Moroni ainsi qu’une partie du gouvernement est un signal fort pour confirmer le consensus qui a été trouvé après une période relativement longue de suspension des travaux de cette mairie censé être la vitrine de ce projet phare du quinquennat du premier magistrat de Ngazidja.
Mouigni Baraka qui confirme dans son intervention que la totalité des 70 millions fc de fonds destinés à l’exécution du projet est disponible. Il provient selon lui des recettes propres de l’Ile, prélevées sur les documents des valeurs, une décision de l’ancien ministre de l’intérieur Hamada Abdallah de sécuriser davantage les recettes issues de ces documents d’état civil ignorés depuis des lustres par les régies de l’Etat.
Quant au mobilier, Mouigni Baraka informe que le chef de l’Etat en a pris la responsabilité. Après cette batail remportée, le chef de l’Exécutif de Ngazidja sollicite le soutien de la capitale encore une fois pour la délocalisation de la maison d’arrêt de Moroni vers le site d’Itsoundzou dans la région d’Itsandra. « La capitale doit retrouver ses lettres de noblesse. Ce n’est pas sécurisant pour nos institutions bancaires qui sont implantées juste à quelque pas de la maison d’arrêt, ni pour la beauté même de la capitale », a-t-il martelé.
Pour que Moroni devienne une capitale moderne, Hassane El Barwane demande aux autorités d’accorder à la ville ses prérogatives qui lui sont dévolues en tant que capitale du pays notamment l’adoption par le parlement de son statut spécial. Même réaction pour le maire de Moroni, Laithi Ben Aliqui demande de manière on ne peu plus claire au ministre de l’intérieur de transférer certains services et missions dévolus à sa commune notamment le service d’Etat civil et celui de l’urbanisme. A noter que c’est l’entreprise d’un l’homme d’affaires de la place, Kiabi construction, qui a remporté l’appel d’offres, pour l’exécution des travaux qui doivent durer 18 mois.
Maoulida Mbaé
La gazette des Comores
