La mort d’Abderemane Abdallah dit «Mr propre» qu’il repose en paix

 

 

C’est terrible de perdre un notable de si grande classe. C’est terrible de perdre ce grand acteur de la vie associative de Moroni. C’est terrible. C’est terrible car pour lui, comme disait Voltaire, l’oreille a toujours été le chemin du cœur. Il fut un grand orateur en longueur pendant que son jeune frère Mouzaoir Abdallah, figure référentielle de la politique Comorienne reste un grand orateur en profondeur.


 

La ville de Moroni s’en souviendra pendant longtemps de cet homme si vivant, si cordial, si souriant et sans rancœur. Je suis persuadé que l’histoire de la ville retiendra de lui, sa passion de la raison c’est-à-dire son franc-parler rappelant son amour pour sa ville dont le pseudonyme « Monsieur propre » en dit long. Dans sa vie, il ne s’est plié à un quelconque régime politique, évitant d’humilier sa conscience. Moroni doit savoir quel déchirement est la perte d’un tel personnage à qui , aucun défaut ne lui ressemble.


 

Cet esprit de révolte, récusait les dogmes politiques d’où son engagement dans le combat des idées notamment associatives. Dans les moments difficiles, il savait en rendre compte puisque le choix de se redire et se contredire ne fut jamais le sien. Il fut un homme libre parce que sensible aux idées rigoureuses. Pour lui, sa  parole n’était pas ce qu’il savait mais ce qu’il était. Il lui arrive de casser le morceau mais jamais du sucre dans le dos comme le font sans état de conscience les gobe-mouches du temps présent.


 

La mort : A travers ce mot terrible et insondable, elle porte en lui une époque qui s’achève. Il fut un des grands recours moraux. Il fut un des grands abris de consolation. Si certains ont la mémoire courte, d’autres, encore plus nombreux s’en souviennent de son combat contre la salubrité à Moroni. Monsieur « propre » c’est Moroni. C’est El’maarouf. Bref c’est l’espace et le temps. Malgré ses colères parfois moins conciliantes, il fut un homme humble avec ses qualités de cœur  exigeant une forte discipline en soi. Monsieur « propre » comme je l’indique ci-haut  fut le grand frère du leader emblématique  Mouzaoir Abdallahdont en aucun moment, n’a cherché refuge même par le regard.


 

Il fut réalisateur, acteur et témoin pour que Moroni garde ses chemins collectifs et praticables par tous. Il aimait le sérieux du travail. Avec ses pairs au sein d’Aouladil’Comores, ils ont fait de Moroni la ville où  l’on ne respirait que par la joie et la tendresse. Sa gaité de bon humeur fut celle d’un soir de fête. Il y avait dans sa chair un carnaval à organiser. Il est mort sans en avoir de maître en dehors de Dieu. Pour lui, le verbe c’est Dieu. Tout ce qu’il a vécu n’étais que la musique ; donc du jamais rien mais du bruit « qui pensait ».

 

 

LAISSI BEN ALI

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