TOUT VA POUR LE MIEUX DANS LE MEILLEUR DES MONDES

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La digne réaction de jeunes athlètes comoriens à la suite de la violation de la charte des jeux des îles de l’Océan Indien (JIOI) à Saint Dénis de la Réunion, par l’occupant de Mayotte, a été saluée chaleureusement par toutes les communautés comoriennes dans le monde. Le peuple s’est rassemblé, le 11 août 2015, à la symbolique place de l’indépendance pour honorer le patriotisme de sa jeunesse. Porté par cet élan, le très respecté Ali Bazi Silim a lancé un vibrant appel pour un sursaut national. Des personnalités comoriennes de divers horizons se sont réunies autour de lui et ont décidé de créer une organisation dont le nom est MOUVEMENT DU 11 AOUT. Son objectif et de prévenir les tensions entre toutes les parties et de les apaiser par un dialogue franc, marqué par un esprit de vérité et de réconciliation, pour que les Comores se réunifient dans une stabilité durable pour affronter les défis du développement.

 

Le chef de l’État a néanmoins jugé inutile l’organisation de ces assises nationales. Il n’est pas convaincu qu’il est nécessaire de faire le bilan de quarante années d’indépendance et en tirer les leçons avant d’entamer un nouveau cycle de la présidence tournante sans la participation de l’île comorienne de Mayotte. En effet, son gouvernement vient de faire payer les fonctionnaires par l’Arabie Saoudite. Beaucoup d’agents de l’État sont heureux de pouvoir partir se soigner ou faire soigner leur famille dans les hôpitaux de Madagascar, de Maurice et de Tanzanie. La communauté internationale, de son côté, a apporté plus d’un milliard de francs au gouvernement pour organiser son carnaval électoral. Les vendeuses de Volovolo et des autres marchés du pays auront les moyens de s’approvisionner en produits vivriers au marché de Dar es Salam et de Majunga satisfaire pendant quelques mois les ménages. Tout va pour le mieux dans le meilleur des mondes.

 

Il faut savoir gré au président de l’Union des Comores d’avoir estimé qu’il ne faut pas faire appel aux incendiaires, c’est-à-dire aux acteurs politiques, pour éteindre un incendie qu’ils ont allumé et qu’ils entretiennent depuis quarante ans.

Pour que les assises soient réellement nationales, nous devons obtenir une large participation de nos compatriotes de la diaspora. Ils ne cessent de nous faire part d’importants travaux réalisés au sein de leurs cercles de réflexion à Paris, à Marseille, à La Réunion, au Canada et d’autres villes en France, en Europe et ailleurs dans le monde. L’apport de ces compatriotes est précieux et absolument indispensable. Vivant à l’extérieur, ils ont la tête hors de l’eau alors que nous nous sommes au fond l’eau. Ils pensent globalement parce qu’ils vivent et travaillent dans des pays où c’est l’État qui façonne la société alors que nous sommes dans un pays où ce sont les clans familiaux et les partis régionalistes avec leurs modes de penser et d’agir qui façonnent l’État. La concertation avec tous les cercles de réflexion de la diaspora s’impose pour fixer le calendrier, concevoir le programme et réunir les moyens financiers pour organiser ces assises. Cet un évènement qui aurait du être réalisé il y a quarante ans pour remettre notre peuple sur la ligne historique de son cheminement et de sa permanence en tant que communauté nationale.

 

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Damir BEN ALI

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